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Le cabinet d’avocat est-il un média ?

Par Virginie Jubault - Avocom

Les habitudes d’accès à la communication ont considérablement évolué ces dernières années.

Services en ligne et réseaux sociaux ont accéléré la diffusion de l’information et réduisent au silence les cabinets d’avocats qui ne se plient pas à ces nouvelles règles.

A contrario, ils facilitent grandement la visibilité des acteurs qui jouent le jeu auprès des prospects et clients.

Il ne faut cependant pas perdre de vue que ces nouveaux outils sont au service de la stratégie du cabinet. Où communiquer ? Pour quoi dire ? Et dans quel but ?

Un constat de base pour commencer : la qualité du contenu est le facteur clef d’une communication réussie.

A l’évidence, le cabinet doit profiter d’Internet pour proposer la vitrine la plus belle possible, pour donner envie à l’internaute de franchir le seuil de la porte !

Le champ des possibles est vaste :

- se positionner comme un expert sur un ou plusieurs sujets dont le cabinet est spécialiste et valoriser certains deals quand cela est possible (articles signés, etc.) ;

- réagir à l’actualité législative/jurisprudentielle récente pour montrer l’implication et la capacité d’adaptation du cabinet à ses contacts (alertes mails, newsletters) ;

- se rendre utile, apparaître comme une ressource (convier les internautes à toutes sortes de manifestations ciblées : tables rondes, petits déjeuners, etc.) ;

- créer un lien de proximité avec une vidéo ou réaliser des mini-sites pour ramener vers le cabinet toute l’attention du public sur un sujet donné : trusts, management packages, épargne salariale, environnement…

Du côté des réseaux, Linkedin  permet sans contexte à l’avocat de façon individuelle et déconnectée de la personnalité morale du cabinet d’enrichir son cercle de contacts… C’est un outil de gestion de réputation en ligne et de personal branding, non négligeable.

Nous restons un peu plus prudents, bien que très attentifs à la sphère mélangeant professionnel et personnel… A ne surtout pas négliger, tout en se posant bien la question du pourquoi y aller.

Facebook attire aujourd’hui les 35/40 ans après avoir séduit l’ensemble de la jeunesse… Mais un cabinet a-t-il vocation à avoir des milliers de fans ? Est-ce une finalité pour un avocat spécialisé en fusions-acquisitions, restructuring, plans sociaux... droit pénal des affaires d’avoir une foule d’amis ?

D’un autre côté, pour recruter ou faire passer une opinion sans avoir l’air d’y toucher, les fans ont leur utilité !

Y a-t-il un sens à twitter régulièrement quand on sait déjà la difficulté pour certains avocats de mettre en valeur leurs dossiers et expertises dans la presse traditionnelle… Difficile d’être dans l’échange permanent quand le fondement de la profession réside dans le culte du secret ! Cependant pour tester une idée, recueillir des informations… Twitter a du bon…

Le cabinet devient un média à part entière… Il convient pourtant de veiller à ce que la communication reste au service de la stratégie et non l’inverse !