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Evènements, colloques, conférences, y aller sans intervenir : à quoi ça sert ?

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES
Par Nathalie Rehby, agence Satellitis

De nombreux évènements sont organisés à destination des avocats et des juristes. Souvent, on ne sait guère où aller, et beaucoup sont persuadés que ces moments ne servent à rien, qu’à perdre du temps au lieu d’être sur les dossiers et auprès des clients ! Pourtant… ? En effet, quand on intervient comme expert, on a une feuille de route précise, nous avons déjà fait le point d’une telle participation (voir https://www.lja.fr/avocat-vous-intervenez-lors-dune-conference-que-faire/). Mais là, à quoi cela peut-il bien servir d’aller à des rencontres ou des conférences où on n’intervient pas et où on ne va pas rencontrer ses clients ou de potentiels clients ? Et bien justement, même dans ces évènements où on n’est pas en première ligne, on réseaute…

Un certain nombre de ces évènements relève de la formation. A décompter dans la formation continue ou non, on vient y apprendre quelque chose ou mettre à jour ses compétences. Evidemment, tous ceux-là ont une utilité directe. Le Campus de l’ordre des avocats de Paris de début juillet ou le Campus de l’AFJE de novembre sont des rendez-vous annuels de ce type, devenus des incontournables. Ces rendez-vous ont beaucoup de succès car ils permettent tant de se former que de partager un moment convivial avec ses confrères et ses pairs. Pour ces évènements-là, pas besoin de démontrer leur utilité. Même si c’est de la formation, il ne faut pas négliger d’y développer son réseau. Ne manquez pas les moments de « networking », ils seront fructueux à terme.

Mais que faire des conférences, des salons, des congrès ou des réunions professionnelles ? De rencontres avec tel député, tel philosophe ou tel professeur ? Ou des réunions d’anciens ? Du Grenelle du droit ? Des Etats généraux de la profession d’avocat ? D’Ideethic du Club des juristes ? Ils sont utiles, et même très utiles, mais autrement.


Nota bene : dans les réunions professionnelles d’avocats ou de juristes, on ne négligera pas d’apprendre sur l’évolution de son métier, en anticipation. Les premiers évènements sur les legaltechs étaient très sous-estimés, aujourd’hui, ils sont devenus routiniers. Autre exemple, l’approche de Cerveau droit qui vise à amener les juristes et les scientifiques à débattre des relations existantes ou à venir entre le droit et les neurosciences, y compris la convergence des NBIC (Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives), est innovante et pleine d’avenir avec le développement de l’IA.


Ce qui est en jeu ici c’est de développer ainsi du « soft skill » dont on sait combien il est important[1]… Mais il peut s’agir aussi de démontrer être bien intégré dans son milieu professionnel en choisissant de s’investir sur ces évènements apparemment moins directement « rentables ».

Un évènement est donc toujours utile. La fonction première des évènements est de réunir des hommes et des femmes (et ce n’est pas le moindre de ses intérêts en ses temps numériques !) et de créer un espace de communication éphémère, qu'il soit festif (concert, cocktail, réception dansante), cérémonieux (inauguration, commémoration), didactique (congrès, conférence, soirées-débats) ou à visée ouvertement commerciale (salon). Créer du lien et diffuser/récupérer de l’information sont donc deux avantages qu’il faut d’ailleurs évaluer quand vous devez décider d’aller à un événement. Le sujet et les intervenants sont déterminants, mais aussi « Qui vais-je rencontrer ? » Finalement, « qu’est-ce que j’attends de ce moment ? que vais-je en tirer ? » sont des questions à objectiver. Et oui, on doit se donner des objectifs même pour un évènement festif !

Quelques conseils pour optimiser sa présence :


En bannissant aussi les erreurs classiques, on contribue à faire d’un évènement apparemment loin du business, un réel investissement. Certes, cela veut dire être « sur le pont », actif et énergique pendant l’évènement, pour en tirer le plus possible.


Après

Comme pour les événements où on est l’invitant ou l’expert, l’après est fondamental et permet de donner pleinement de la valeur à ces évènements. Le réseautage, ça s’entretient, ça se travaille afin d’avoir un retour sur investissement. Entretenir la relation se fait surtout avec de l’échange d’information.

Les évènements où on n’est ni sponsor ni intervenant sont des moments à ne pas négliger. Ils ne sont pas des pertes de temps, surtout si vous êtes préparé. Ils permettent même souvent un réseautage efficace car apparemment dénué d’enjeux

[1] Voir le chapitre 3, Agilité et innovation, in L’avenir de la profession d’avocats, rapport pour le ministre de la justice, par Kami Haeri, Sophie Challan-Belval, Eléonore Hannezo et Bernard Lamon, février 2017

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