Avocat, vous intervenez lors d’une conférence… que faire ?
Conférence, colloque, formation…Les avocats sont très régulièrement invités et même acteurs de ces rencontres.
C’est une des expressions de la qualité d’expert de l’avocat qui est ici en action. Un outil de communication très utile, et très intéressant, notamment parce que les organisateurs diffusent largement le nom des intervenants, c’est une publicité pour le cabinet et l’avocat concernés, comme pour leur expertise. Les avocats sont particulièrement recherchés –à tel point qu’ils sont aussi très souvent les financeurs, les mécènes, les sponsors de ce type d’événements.
C’est toujours une conversation, et parfois une confrontation d’idées. L’avocat vient délivrer des informations à un auditoire plus ou moins important, mais en général assez nombreux, informations dont il est le spécialiste… Un certain formalisme est cependant nécessaire afin d’organiser la prise de parole. Justement, c’est la première question à se poser, au-delà du sujet ! Il convient de savoir de quoi on va parler, avec qui et comment.
Se préparer…
Pas de miracle, il faut préparer. Echanges avec le comité scientifique, avec les autres intervenants, avec l’équipe organisatrice, n’hésitez pas à discuter. Car les interventions se doivent d’être bien coordonnées les unes avec les autres, sans répétition, et avec des oppositions bien argumentées.
* Le sujet : Parfois, l’avocat aura contribué à la définition du thème. C’est l’idéal. Si c’est un sujet imposé, l’avocat doit lutter contre l’envie de ne parler que de ce qu’il envisageait, ou de sa « marotte ». Il est nécessaire de bien s’intégrer dans le thème défini, sinon, cela peut altérer la perception d’expert. Or il arrive encore fréquemment que les avocats arrivent avec leur sujet dans le sujet. Attention aussi lors d’échanges avec des directeurs juridiques. L’avocat apporte souvent un point de vue technique et théorique, et la pratique est laissée aux juristes. Il est certes important d’être perçu comme expert, mais pas déconnecté de la réalité et du concret. L’intervention doit être équilibrée entre technique et pratique, afin de bien démontrer qu’on est la personne de la situation.
*Quel est le format ? 10 minutes chacun dans un exposé académique, ou un dialogue entre les intervenants, avec ou sans un modérateur... Tout cela compte. Même, être assis dans un fauteuil sur une estrade ou avoir un tabouret au centre de la salle, comme une arène entourée du public, être sur une scène dans un amphi, avoir un public à sa table qui prend des notes, avec ou sans écran… Tout cela impacte la façon dont l’avocat va s’exprimer. L’intervention doit être adaptée à la configuration pratique.
* L’intervention : Souvent, les avocats, sauf pour les formations, ne préparent pas assez leurs interventions… « Trop long », « trop technique », « pas assez en phase avec les autres intervenants » sont les remarques les plus souvent entendues à l’issue de conférence. Mais justement, le public ? Qui est-il ? est-il spécialiste ? est-il diversifié ? Trop souvent, l’avocat intervenant ne se renseigne pas sur le public et donc prépare le discours qui devrait lui être dédié sans penser à lui ! L’intervention doit être calibrée en fonction du public qui le reçoit.
Le jour même
Le credo, être là…
Bien sûr, pour son intervention… Mais trop souvent, l’avocat (et d’autres professionnels aussi, d’accord, d’accord… mais les avocats sont les plus coutumiers du fait avec les politiques) arrive pour parler et repart tout juste après ! ERREUR
Bien sûr, c’est du temps, mais justement, prenez-le. C’est un investissement à rentabiliser. C’est aussi cela que vous avez acheté si vous êtes sponsor : un temps pour montrer son expertise ET POUR LE FAIRE SAVOIR. Donc pour être en contact avec un maximum de nouveaux contacts en un minimum de temps. Puisque vous êtes là, autant que ce soit du temps utile. Il faut savoir le dépenser à bon escient… Passer du temps avec les autres intervenants, profiter des temps de pause pour rencontrer des prospects, distribuer et récupérer des cartes de visite…
Etre là pour un maximum d’interventions. Cela évite de ne pas être à côté des débats… Ainsi dire quelque chose qui a déjà été dit une heure avant. Ou contredire l’éminent professeur spécialiste. Ou encore, critiquer une autorité de régulation ou un magistrat qui sont présents. Tout cela donne une mauvaise image.
Ensuite, évidemment, être clair dans sa présentation, être disponible, répondre simplement. Un mot d’ordre : fluidité du discours et écoute permanente des autres intervenants pour sans cesse s’adapter. N’oubliez pas sourire et humour, toujours utiles, même –surtout- sur les sujets les plus sensibles.
Après…
Il y a un après des conférences et colloques. Bien trop oublié par les avocats, souvent abandonné au service marketing quand le cabinet en a un. L’après, c’est entretenir les contacts noués lors de l’événement, afin qu’ils deviennent des prescripteurs, des partenaires et des clients. Mais le service marketing ne saura pas aussi finement que l’avocat ce qu’il convient d’envoyer à ce public. Inclure les contacts dans le fichier d’envoi de la newsletter générale du cabinet n’est pas suffisant. Il est important d’inclure la conférence et sa communication dans le plan marketing ! Or justement, après la conférence, vous pouvez envoyer aux présents des informations complémentaires. Le Powerpoint de la présentation lors d’une formation, un complément plus juridico-technique ou un article sur le sujet du colloque ou un commentaire d’une jurisprudence qui tombe quelques temps après la conférence. Les personnes rencontrées apprécieront ce suivi avec des informations nouvelles.
Vous l’avez compris, l’essentiel du conseil est de s’investir dans l’événement…