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Citius, Altius, Fortius…les rapprochements au service du développement des cabinets d'avocats

Par Michel Lherer, associé gérant de Jurimanagement

Ceci peut apparaître aujourd’hui comme une évidence, le monde du droit a changé. Les comportements des « consommateurs » et des acteurs de ce secteur ont évolué. La seule profession d’avocat est passée d’un marché de demande à un marché d’offres qui compte près de 70 000 professionnels, d’une profession de notables avec un fort intuitu personae à une profession soumise aux contraintes du marché libéral, concurrentiel et entrepreneurial devant faire face à des consommateurs de prestations et de services juridiques…. Les temps ont bien changé.

Parmi ces mutations, l’évolution du mode d’exercice n’est pas des moindres. Même si la pratique individuelle reste relativement forte, les regroupements sont de plus en plus nombreux au sein de structures d’exercice libéral ou même de sociétés commerciales de droit commun.

Aujourd’hui, plus que jamais, pour pouvoir se maintenir et se développer sur leur marché, les avocats ont besoin de se rapprocher, de se regrouper au sein de véritables structures d’exercice plus ou moins intégrées et de constituer des équipes afin d’atteindre une taille critique et de rester compétitifs face à la concurrence ou aux équipes internes de leurs clients. Cette stratégie devra leur permettre de conquérir une clientèle nouvelle tout en fidélisant l’existante, d’accéder à des dossiers à forte valeur ajoutée mais aussi de rentabiliser des dossiers faiblement rémunérés par un traitement optimisé (légal tech, process informatisés). 

I – POURQUOI SE REGROUPER ?

« A plusieurs on est plus intelligent que seul… », chez Jurimanagement, nous avons souvent entendu cette phrase, que nous complétons par « à plusieurs on est plus fort que seul ».

Les matières du droit sont de plus en plus nombreuses (médias, internet, environnement…) et complexes ; on constate une inflation galopante de textes législatifs, règlementaires de provenance diverses (nationale, européenne). Un professionnel, même de grande qualité, ne peut tout connaître, tout intégrer, tout assimiler… il doit s’entourer de spécialistes ou le devenir lui-même. Le rapprochement d’avocats ou de structures doit permettre la complémentarité des savoir-faire et des compétences, afin d’offrir à ses clients l’expertise et la sécurité nécessaires dans le conseil et la meilleure stratégie dans le domaine du contentieux. C’est particulièrement vrai dans le domaine du droit de l’entreprise où se mêlent des questions financières, sociales, fiscales, juridiques… Seule la transversalité des compétences, et même plus l’interprofessionnalité, permettra d’offrir le meilleur conseil, « service », aux conditions les plus favorables.

II – COMMENT SE REGROUPER ?

Il y a aujourd’hui plus de 15 modes d’exercices de la simple société de moyens aux sociétés commerciales, en passant par les SEL). Même s’il est possible, pour mieux se connaître de se « fiancer » préalablement, l’objectif aujourd’hui, plus que jamais, est de se structurer, non pas pour partager des charges, juxtaposer des individualités, mais pour créer une véritable entreprise avec une offre construite et lisible.

Même s’il est parfois souhaitable d’exercer un certain temps sous une forme intermédiaire afin de préserver les équipes et les clients, il ne faut pas perdre de vue le but ultime, celui de partager une véritable aventure entrepreneuriale.

Avant même d’envisager la forme du rapprochement, il est nécessaire d’établir une stratégie et une charte de futurs associés pour évoquer, en particulier, les valeurs que l’on partage et la vision à court, moyen et long terme.

Veut-on construire un cabinet full services ou de niche ? Quelles sont les complémentarités, les transversalités possibles ? (On prendra un soin particulier à se présenter aux autres).

Il nous est donné d’assister de plus en plus fréquemment à des rapprochements à l’échelle nationale.

La spécialisation ne dépend plus de la localisation. Les moyens de communication actuels, permettent d’envisager la création d’un cabinet full ou multi services virtuel avec l’équipe Droit des affaires à Paris et celle de Droit public à Lyon, ou bien même des équipes collaborant sur plusieurs sites dans un domaine ou même dossier.

D’autres structures ont pu également se déployer au niveau national en se rapprochant de cabinets intervenant dans l’un des domaines stratégiques choisis (à charge par la suite pour chaque bureau de développer les autres domaines par recrutement ou croissance externe). Ce type de rapprochements se fait le plus souvent via une holding (SPFPL.).

III – LES BONNES PRATIQUES…

Jurimanagement Management Michel Lherer