Dans un processus de recrutement, soyez transparent et honnête !
Aujourd’hui, sous l’influence des réseaux sociaux notamment, on est très tenté de présenter les choses non pas telles qu’elles sont mais telles qu’on voudrait qu’elles soient. C’est vrai aussi dans le recrutement.
Je l’ai souvent observé, par exemple en droit des sociétés. Un associé pour lequel je travaillais mettait en avant auprès des candidats les aspects prestigieux de son métier – le M&A, les fusions, les acquisitions et les cessions d’entreprises – en occultant que ces opérations étaient exceptionnelles et que le quotidien des collaborateurs était d’accomplir des tâches utiles pour leurs clients, mais moins intéressantes pour eux : du secrétariat juridique, des procès-verbaux d’assemblées générales, des approbations de compte.
Cette stratégie lui permettait de recruter d’excellents professionnels mais pas de les garder. Au total, il a perdu du temps et de l’argent. Il aurait mieux valu être honnête dans la description du poste.
Dans le même ordre d’idées, une collaboratrice me confiait avoir été recrutée par un cabinet pour faire du contentieux des affaires et avoir été placée dès son arrivée dans l’équipe dédiée au droit des sociétés qui avait du mal à recruter dans sa spécialité compte tenu des rétrocessions pratiquées. La collaboratrice est restée six semaines à son poste, le temps de trouver une autre collaboration. Elle le fait savoir, par exemple auprès de recruteurs comme moi, ce qui n’est jamais très bon.
Par ailleurs, certains associés sont tentés de jouer de leur statut pour intimider les candidats et de les convaincre de rejoindre le cabinet. Mais c’est une vision à courte vue car, tôt ou tard, le collaborateur va cesser d’être impressionné, découvrir la réalité et se détourner de l’associé.
Une attitude directe et honnête nécessite d’avoir confiance en soi, de ne pas craindre le jugement des autres. Elle est le gage d’une bonne relation dans la durée.
La transparence pour créer la confiance
C’est vrai aussi pour le sujet de la rémunération. En France, on est souvent gêné pour parler d’argent. La solution pour éviter tout embarras est de dire la vérité tout entière. Être transparent et expliquer clairement la politique de rétrocession du cabinet permettra au candidat de prendre une décision éclairée.
Si vous avez une grille de rémunération, vous pouvez la communiquer : cela permet au postulant de se projeter dans l’avenir.
Il est également bienvenu de maintenir l’équité entre vos collaborateurs, sans faire de distinction entre les nouveaux venus et les autres. Si vous ne le faites pas, vous vous exposez à des départs.
Cette équité concerne la rémunération mais aussi tous les autres sujets, notamment celui, très à la mode, du télétravail.
Un collaborateur me confiait récemment être exaspéré car il n’a pas le droit de travailler de chez lui alors que ses collègues, eux, peuvent le faire : ces derniers étant depuis longtemps dans le cabinet, l’associé a confiance en eux ; il sait qu’ils sont sérieux. Mais le nouveau venu se sent exclu et souhaite déjà changer d’emploi.
Notons enfin que le milieu des avocats d’affaires est petit : tout se sait. Et manifester de la transparence et de l’honnêteté dès la procédure de recrutement a une influence positive sur la « marque employeur » du cabinet.
Les candidats qui se sentent à la fois bien traités et bien informés tout au long du processus auront une bonne impression, même s’ils ne sont pas sélectionnés. Cette perception positive peut influencer leur décision de postuler à nouveau dans le futur ou de recommander la firme à d’autres candidats.
C’est pour cela aussi qu’il est important de faire appel à un cabinet de recrutement qui donnera une image valorisante de vous sur le marché et qui, par une communication transparente et honnête vis-à-vis des postulants, saura identifier ceux qui ont les compétences techniques requises pour le poste mais aussi l’envie d’exercer pleinement leur fonction d’avocat avec la volonté de servir les intérêts des clients en s’engageant pleinement à leurs côtés.