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Herbert Smith Freehills discute fusion avec Kramer Levin, sauf à Paris

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

Les grandes manœuvres continuent dans le secteur des firmes internationales qui se livrent une véritable course à la taille, visant notamment à renforcer l’axe transatlantique. Après le rapprochement entre Allen & Overy et Shearman & Sterling en mai dernier, ce sont les firmes Herbert Smith Freehills et Kramer Levin qui annoncent être entrées en discussion pour former Herbert Smith Freehills Kramer (avec l’abréviation aux États-Unis HSF Kramer). Si l’union est votée par les associés en janvier prochain, le cabinet fusionné, le 1er mai 2025, pourrait compter plus de 2 700 avocats, dont environ 640 associés répartis dans 25 bureaux. Le chiffre d’affaires combiné s’élèverait à plus de 2 mds $ (vs. plus de 3 mds€ pour A&O Shearman, avec 4.000 avocats répartis dans 47 bureaux et 29 pays). 

Ce rapprochement est stratégique au niveau positionnement territorial. Kramer Levin, qui compte 120 associés aux États-Unis, est implanté à New-York, à Washington et dans la Silicon Valley. Herbert Smith et Freehills, qui avaient fusionné en 2012, avaient pour leur part privilégié l’option Asie-Pacifique, l’un des marchés mondiaux présenté comme les plus en croissance en termes de besoins de services juridique. Cette fusion était alors la promesse d’une synergie géographique entre le leadership de Freehills en Australasie et la prédominance d’Herbert Smith en Asie, Afrique, Europe et Moyen-Orient. La firme avait également investi dans bureau new-yorkais, doté d’environ 70 avocats, mais qui restait marginal dans un marché local très concurrentiel. « Cette fusion va permettre à HSF de développer son activité aux États-Unis et va donner une internationalisation formidable à Kramer Levin, se réjouit Régis Oréal, managing partner du bureau parisien. Nos clientèles se complètent parfaitement et nous n’avons pas de conflits d’intérêts majeurs ».

À noter tout de même une information de taille : le bureau parisien de Kramer Levin ne fait pas partie de l’équation. Les synergies entre les équipes parisiennes des deux firmes ne justifiaient pas un rapprochement, nous glisse-t-on de manière diplomate. De quoi éviter les errances qu’avaient connues les équipes parisiennes juste avant la fusion A&O Shearman.